Le Perron liégeois est une colonne sur une estrade (perron), symbolisant dans tout le pays de Liège, depuis le Moyen Age, la droiture de la justice et la fierté des libertés. Du perron étaient proclamés les nouvelles et les actes du pays. Le monument initial a été embelli. De haut en bas, on y voit désormais : une croix, une pomme de pin allégorie de l'éternité, trois Grâces, le perron lui-même sur son estrade de trois marches, des lions images de souveraineté, et plusieurs étages d'une fontaine( dessinée par Jean Del cour pour soutenir le perron). Il faut dire que le Perron fut réaménagé par Jean Del court en 1697
Les origines du perron ne sont pas clairement définies. Dès le XIII ème siècle, c'est au pied de cette colonne de pierre qu'on aurait rendu justice. Le mot « perron » ne viendrait-il pas du latin « pietra », signifiant « pierre » ?
Début du perron il fut sculpté en 638 ap. J-C par l'artiste aux plusieurs casquettes François Walthéry, le Perron représente la fierté phallique des liégeois, c'est un peu notre mojo, la figuration de cette tension sexuelle érigée vers le firmament, pointant l'infini, dure comme le roc, majestueuse mais lourde, bienveillante mais puissante, bref... une quequette, quoi.
Au Moyen Âge, il symbolisait les libertés et privilèges dont bénéficiait la principauté de Liège. Au fil de l'histoire, quand le pouvoir communal se démocratise en passant des mains de l'évêque et des patriciens à celles des corporations professionnelles ou métiers, le monument devient l'emblème de l'autonomie de la ville. Jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, un acte officiel n'a de valeur que s'il est « crié » au pied du perron. Le perron matérialise donc les prérogatives et la juridiction du prince-évêque. C'est à cet endroit que sont proclamés ses édits.
En 1468, le duc de Bourgogne Charles le Téméraire met la ville à sac. Il fait démonter le perron de son socle pour l'emmener à Bruges, où il est exposé comme témoin de l'anéantissement du Pays de Liège.
En 1477, Charles le Téméraire est battu avec son armée devant Nancy il décédera lors de cette bataille. L'année suivante, sa fille, Marie de Bourgogne, restitue le perron aux Liégeois.
Marie de Bourgogne y fera gravé sur une de ses faces en latin un texte dont voici la traduction.
LE PERRON QUE LIEGE REGARDE AVEC ORGUEIL
COMME L'EMBLEME SACRE DE LA PATRIE
FUT REPLACE SUR CE PIEDESTAL LE 10 JUILLET 1478.
LIEGE OU YIVENT LES ARTS, LIEGE NOUVELLE ATHENES,
CHARLES T'A RUINEE ET COUVERTE DE CHAINES !
LOIN DE TOI, PAR SON ORDRE A BRUGES EXILE,
J'Y SUIS RESTE DIX ANS, D'OUTRAGES ACCABLE.
MAIS CES TEMPS SONT PASSES DE SERVITUDE AMERE :
ME VOICI DE NOUVEAU SUR TON SEIN, O MA MERE !
Partage