Montagne de Buerren.
De Hors-Château, laissant à gauche l'impasse des Ursulines serpenter à flanc de coteau, 373 marches mènent à la rue du Péri et à la Citadelle. Construit à la suite d'une décision prise par le conseil communal en mars 1875, cet imposant escalier perpétue le souvenir de Vincent de Bueren (vers 1440-1505), un noble d'origine gueldroise qui fut un des plus acharnés défenseurs de Liège contre le duc de Bourgogne, Charles le Téméraire.
L'ascension est fort heureusement facilitée par la présence, à intervalles réguliers, de paliers, où quelques bancs permettent de regarder à l'aise la ville qui petit à petit se révèle. C'est d'abord la masse grise de l'îlot Saint-Georges, la haute silhouette de la cité administrative, puis la coulée miroitante de la Meuse sous le pont des Arches.
L'Histoire des 600 franchimontois
En octobre 1468, les révoltes sont à leur comble, l'évêque s'échappe de la cité épiscopale, mais les Liégeois le rattrapent à Tongres et le ramènent à Liège. Ce dernier fait irrite son cousin, le duc de Bourgogne, Charles dit "le Téméraire", qui résolut de venir à Liège ramener l'ordre et asseoir son autorité. Louis XI est, à titre d'humiliation, contraint de l'accompagner pour lui servir de témoin.
Le 22 octobre, une milice liégeoise tente d'enrayer la progression de l'armée bourguignonne et se fait écraser à Lantin.
Le 26 octobre, une attaque tente encore de déloger les soldats ennemis des faubourgs de la ville. En désespoir de cause, Gosuin de Strailhe et Vincent de Bueren rassemblent les dernières forces disponibles, dont fait semble-t-il partie un important contingent venu du pays de Franchimont, pour une dernière tentative nocturne.
Dans la nuit du 27 au 28 octobre, le petit groupe d'hommes monte vers Sainte-Walburge, où est établi le campement des ennemis. Ils comptent sur l'effet de surprise pour capturer le duc de Bourgogne et Louis XI et ainsi inverser le rapport de force. Arrivés sur les lieux, les hommes parviennent à maîtriser les sentinelles, mais ils perdent du temps à combattre les soldats bourguignons plutôt que de se rendre là où les chefs logent dans le camp. Ceux-ci ont donc le temps d'organiser une contre-offensive.
Le lendemain, en guise de représailles, la ville de Liège fut mise à sac et incendiée. Son incendie dura, dit-on, sept semaines.
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